Bonjour Robin, racontez-nous l'histoire de Tellers ?
Robin Guignard-Perret : Bonjour Nathalie, merci pour cette invitation. Je travaille depuis 8 ans en tant que développeur et chef de projet dans le domaine de l’intelligence artificielle. C’est après une mission de consultant évaluant l’IA et son éthique dans les médias que j'ai créé Tellers.AI.
Le média pour lequel j’avais travaillé est alors devenu le premier client de Tellers.

C’est une IA qui ne va pas fâcher les journalistes ?
R. G.-P. : Les journalistes qui essaient l’application nous ont montré beaucoup d’enthousiasme ; de plus Tellers est là pour défendre le rôle du journaliste et non le remplacer.
Bien sûr, l'IA soulève des questions légitimes quant à son impact sur le journalisme, certaines tâches vont évoluer mais le rôle du journaliste ne peut pas et ne doit pas être menacé. Automatiser
complètement la publication de news est risqué, tant pour les médias que pour la société en mettant en péril le pluralisme et la fiabilité du journalisme.
Cependant, si l’IA est un outil au service des journalistes, cela devient vertueux. Ils pourront travailler plus efficacement, effectuer des recherches plus en profondeur tout en gagnant du temps pour affiner la subtilité de leurs plumes. L’information doit continuer d’avoir un garant et un auteur, humain.

Que fait précisément Tellers ?
R. G.-P. : Tellers.AI c’est une suite d’outils augmentant les compétences des journalistes. Les trois outils que nous avons déjà dans l’application sont :
1. La génération de revues de presse, permettant aux journalistes d’avoir en un clic un résumé fiable de ce qui a déjà été dit sur un sujet.
2. La génération de vidéos à partir d’articles ou de scripts écrits. Notre algorithme va automatiquement chercher des morceaux de vidéos dans les bases de données de nos partenaires et de l’utilisateur pour constituer un montage vidéo professionnel pour l’article.
3. La vérification des sources ou “fact-checking” permet aux journalistes de repérer rapidement les parties d'un texte qui ne sont pas fiables.
Ce n’est que le début, notre objectif est de devenir un assistant quotidien incontournable pour les journalistes.

Nous sommes au cœur du débat ? Comment vérifie-t-elle les sources ?
R. G.-P. : Le module de fact-checking de Tellers analyse et compare chaque phrase d’un texte à une base de données d’articles fiables pour évaluer sa véracité. Ce module permet notamment de détecter les fameuses “hallucinations” présentes dans les textes générés par l’IA.

Quel est le périmètre de sa vérification de sources ?
R. G.-P. : Pour tous les outils, Tellers donne aux journalistes le contrôle sur les sources utilisées par l’application. Ils peuvent choisir une ou plusieurs de nos agences de presse partenaires ou les données et articles internes de leurs médias.

Cette IA est-elle en version béta déjà ?
R. G.-P. : oui Tellers est disponible en béta pour les médias et bientôt disponible publiquement. Pour intégrer Tellers dans votre rédaction, vous pouvez d’ores et déjà m’envoyer un mail à robin@tellers.ai ou vous inscrire sur https://tellers.ai pour être parmi les premiers utilisateurs lors du lancement.

Vous intégrez la Station F dès ce mois, vous pouvez nous en dire plus...
R. G.-P. : Avec plaisir, Station F c’est le plus grand incubateur de start-up au monde. Cela positionne Tellers au cœur de l'innovation technologique et facilite les collaborations avec les partenaires financiers et techniques les plus pertinents.
Le programme que nous intégrons est le 42 Startup Club. Après avoir intégré la première promotion de l’école 42 il y a maintenant dix ans, j’ai hâte de retrouver cet écosystème en mode startup avec Tellers.